Conférence le Mercredi 8 Octobre à 19h à l’espace CITE, avec Dominique Dupuis-Labbé, conservatrice en chef du patrimoine, Service des musées de France.
L’aventure de Daniel-Henry Kahnweiler a commencé, en 1907, dans une minuscule galerie de la rue Vignon à Paris. Doué d’une intuition remarquable, le jeune marchand rencontre Picasso au Bateau-Lavoir, expose Braque dès novembre 1908, s’émerveille de la peinture de Juan Gris qu’il juge être l’expression la plus pure et la plus accomplie du cubisme, admire le sens de la simplification caractéristique des toiles de Fernand Léger et s’agace parfois des critiques d’art de Guillaume Apollinaire.
Dans La Montée du cubisme, publié en 1920, Kahnweiler se révèle être le témoin privilégié de cette période aussi bien que son exégète le plus fin. Les années qui suivirent furent douloureuses, la guerre, l’exil en Suisse, la mise sous séquestre de tous ses biens, mais l’homme est courageux et obstiné. Il prend un nouveau départ, en 1920, avec la galerie de la rue d’Astorg, une nouvelle génération de peintres le rejoint, notamment André Masson avec lequel il entretiendra une relation passionnante mais difficile. 1940 l’oblige, une fois encore, à fuir, il trouve refuge en Limousin puis dans le Lot sans cesser de travailler, de penser et d’écrire. Ses ouvrages, Mes galeries et mes peintres, 1961, et Confessions esthétiques, 1963, achèvent d’en faire une figure légendaire de l’art moderne.