C’est la rétrospective la plus complète consacrée à l’artiste britannique David Hockney. Le Centre Pompidou en collaboration avec la Tate Britain de Londres et le Metropolitan Museum de New York présente plus de cent soixante peintures, photographies, dessins, installations vidéos… Des Piscines, des portraits mais aussi des paysages monumentaux… Un parcours riche et joyeux.
Depuis les années cinquante, David Hockney produit une oeuvre joyeuse, inventive, curieuse. Assumant l’héritage des fondateurs de la peinture moderne, il retient de Matisse l’usage d’une couleur intense et expressive, l’ambition de faire de chaque tableau l’expression d’une célébration de la « joie de vivre ».
Á Picasso, il emprunte sa liberté stylistique, son invention d’une optique- celle du cubisme- capable de rendre compte de la mobilité, de la durée, inhérentes à notre perception. Hockney n’a cessé de démontrer qu’un l’oeil cultivé, qu’une main entraînée, restent les meilleurs outils d’une riche représentation du monde. A l’obsolescence supposée de la peinture à l’âge de la technique, il oppose ses images nourries de la photographie, du fax, des photocopieuses, de l’image en mouvement, des tablettes graphiques….
Les soixante années d’activité que résume la présente rétrospective démontrent que ses peintures d’une Californie hédoniste et superficielle, qui ont fait sa gloire, sont aussi les écrans trompeurs ayant pu occulter la complexité d’une oeuvre qui s’impose aujourd’hui comme une enquête érudite et complexe sur la nature, le statut des images, les lois phénoménologiques qui prévalent à leur conception et à leur perception.
Cette conférence est réalisée par Didier Ottinger, conservateur en chef au Centre Georges Pompidou. En relation avec l’exposition au Centre Georges Pompidou