De Klimt à Kokoschka : « Ornement et crime » dans la Vienne fin de siècle


Dans l’Europe du XIXe siècle, l’ornement, qui se trouve à l’articulation entre art et industrie, peinture et architecture, suscite d’importants débats ; au XXe siècle, la simplification décorative sera un des principes de l’art moderne. À Vienne, cette question prend une ampleur particulière, comme l’atteste le célèbre essai de l’architecte autrichien Adolf Loos, Ornement et crime, rédigé pour une conférence donnée en 1908 à Berlin et dont les deux premières publications seront en langue française (1913 et 1921). Ce texte polémique est révélateur de la place détenue à Vienne par l’ornement en tant que support symbolique de l’identité d’un empire pluriethnique.
Face à l’historicisme et au pastiche, peintres, architectes, décorateurs et sculpteurs viennois recherchent de nouvelles typologies ornementales, dont témoigne l’oeuvre du peintre Gustav Klimt comme celle de l’architecte Josef Hoffmann. Conformément à l’idéal d’un art total (le « Gesamtkunstwerk »), ces vocabulaires décoratifs dont la diversité est sans pareil affectent tous les modes d’expression artistique (la peinture, les arts décoratifs et l’architecture, ainsi que la mode, la musique et l’opéra) et deviennent omniprésents. A partir de 1907-1908, tandis que Loos interroge dans ses écrits de façon polémique et subtile le rôle de l’ornement dans le monde moderne, la peinture expressionniste, autour d’Oscar Kokoschka et d’Egon Schiele, privilégie la transcription brutale des sentiments par rapport à l’harmonie décorative et Arnold Schönberg rompt avec le système tonal. Après la Première Guerre mondiale et la chute de l’Empire austro-hongrois, les débats viennois auront une grande influence dans le monde occidental du fait de la mondialisation de la scène artistique que renforcera l’exode provoqué par la montée du nazisme.

La conférence aura lieu le mercredi 27 avril à 19h à l’Espace CITE, rue de la Providence à Limoges.

Tarifs d’entrée : 2€ pour les étudiants et chômeurs, 6€ pour les amis du musée et 10 € pour les non adhérents.