Vendredi 19 octobre 2018 à 19h espace Simone Veil à Limoges.
Gustave Guillaumet, peintre de l’Algérie (1844 – 1887) par Marie Gautheron, commissaire scientifique de l’exposition, dans le cadre de l’exposition au musée des Beaux-Arts,
« En décembre 1861, un jeune artiste tout juste sorti de l’Ecole des Beaux-Arts débarque à Alger, puis au cours d’un long périple, parcourt un vaste territoire récemment conquis par la France.
Au cours de sa brève et brillante carrière (il disparaît à 44 ans), il retourne à dix reprises en Algérie, où de longs séjours au plus près des populations locales, dans les villages ou sous la tente, lui permettent d’approfondir le regard qu’il porte sur ce pays et ses habitants.
Cette conférence propose de découvrir la vie et la personnalité de ce peintre attachant, fasciné par la noble simplicité des sociétés traditionnelles, et d’appréhender l’itinéraire artistique de cet artiste « orientaliste » parfois qualifié de « peintre ethnographe » ou de « Millet algérien », excellent connaisseur des paysages et des cultures locales, qui renouvelle radicalement leur représentation. À partir de l’évocation du contexte historique de la création de Guillaumet, du Second Empire à la Troisième République, et de celle de ses conditions de travail, entre son atelier parisien et son atelier algérien sous la tutelle des autorités militaires, elle invite à rencontrer un témoin privilégié de la domination coloniale, de la peinture d’histoire de sa jeunesse à ses « Tableaux algériens » publiés à partir de 1879.
Dans chacune de ces perspectives, l’observation de quelques œuvres majeures contribuera à la réévaluation de cet artiste majeur, dont la singularité et la modernité intéressent aujourd’hui tant l’histoire que l’anthropologie visuelle ou l’histoire de l’art.